Genocide Rwandais: Rapport accablant pour la France
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Genocide Rwandais: Rapport accablant pour la France
(Rfi)
Voilà des mois que le Rwanda annonçait la publication prochaine du rapport de la commission chargée d'enquêter sur l'implication de l'Etat français dans le génocide de 1994. Le rapport de 500 pages, qui vient d'être officiellement rendu public, avait été remis au président Paul Kagamé en novembre dernier. Il a été transmis au ministre rwandais de la Justice et il est accablant. D'après les conclusions de celui-ci, la France aurait participé aux initiatives les plus importantes de préparation du génocide et, surtout, elle aurait participé à sa mise en exécution. Le gouvernement français n’a pas encore reçu officiellement une copie de ce rapport.
La commission était chargée de rassembler « les preuves montrant l'implication de l'Etat français dans le génocide ». C'est donc ce qu'elle a fait durant les dix-huit mois qu'ont duré ses travaux. Le rapport remis ce mardi au ministre rwandais de la Justice est un pavé de 500 pages qui analyse le rôle de la France avant, pendant et après le génocide. D'après nos informations, pour la période de 1990 à 1993, le rapport dénonce, premièrement, une participation directe aux côtés de l'armée rwandaise, aux combats qui l'opposaient alors à la rébellion du Front patriotique rwandais (FPR).
Les militaires français sont également accusés d'avoir participé à la formation des milices interahamwe, puis contribué à l'établissement des listes de Tutsis, et participé à la ségrégation ethnique, notamment lors de contrôles d'identité sur les barrages. Des faits de viols et de mauvais traitements sont aussi avancés. En conclusion : la France savait qu'un génocide se préparait et elle aidait le gouvernement d'Habyarimana à le mettre en œuvre.
Plainte contre l'Etat français
Plus graves sont encore les accusations sur l'implication directe de la France. Le rapport dénonce l'appui militaire des Français et les livraisons d'armes pendant le génocide, puis s'attache au rôle de l'opération Turquoise. Selon le rapport, des militaires français auraient participé aux assassinats de Tutsis, notamment à Gikongoro, l'un des QG de l'opération militaro-humanitaire.
Enfin, selon les Rwandais, la France aurait continué à appuyer les pontes du régime génocidaire en exil en République démocratique du Congo avec, entre autres, de nouvelles livraisons d'armes. En conclusion la commission recommande au gouvernement rwandais de porter plainte contre l'Etat français devant les instances judiciaires internationales : le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).
Tharcisse Karugarama, Ministre rwandais de la Justice:
« Il sera souhaitable que les gens cités, s'il y a la preuve qu'ils ont participé au génocide, aux préparatifs, à l'exécution, soient traduits devant les instances judiciaires, que ce soit au Rwanda, en France ou au TPIR. »
A Paris, le ministère de la Défense a renvoyé à sa position exprimée dès le 9 février 2007 dans un communiqué, déniant « impartialité » et « légitimité » à la commission d'enquête rwandaise. « La France assume pleinement son action au Rwanda en 1994 et notamment celle de ses forces armées. Elle soutient sans réserve l'action de la justice pénale internationale et s'en remet à son appréciation conformément aux exigences légitimes de l'État de droit », déclarait à l'époque le ministère français dans ce communiqué.
Le génocide rwandais a fait, selon les Nations unies, environ 800 000 morts, parmi la minorité tutsie et les Hutus modérés. Kigali a rompu fin novembre 2006 ses relations diplomatiques avec Paris après que le juge français Jean-Louis Bruguière eut réclamé des poursuites contre le président Kagamé pour sa « participation présumée » à l'attentat contre l'avion de l'ex-président rwandais Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994, qui a précédé le déclenchement du génocide.
Voilà des mois que le Rwanda annonçait la publication prochaine du rapport de la commission chargée d'enquêter sur l'implication de l'Etat français dans le génocide de 1994. Le rapport de 500 pages, qui vient d'être officiellement rendu public, avait été remis au président Paul Kagamé en novembre dernier. Il a été transmis au ministre rwandais de la Justice et il est accablant. D'après les conclusions de celui-ci, la France aurait participé aux initiatives les plus importantes de préparation du génocide et, surtout, elle aurait participé à sa mise en exécution. Le gouvernement français n’a pas encore reçu officiellement une copie de ce rapport.
La commission était chargée de rassembler « les preuves montrant l'implication de l'Etat français dans le génocide ». C'est donc ce qu'elle a fait durant les dix-huit mois qu'ont duré ses travaux. Le rapport remis ce mardi au ministre rwandais de la Justice est un pavé de 500 pages qui analyse le rôle de la France avant, pendant et après le génocide. D'après nos informations, pour la période de 1990 à 1993, le rapport dénonce, premièrement, une participation directe aux côtés de l'armée rwandaise, aux combats qui l'opposaient alors à la rébellion du Front patriotique rwandais (FPR).
Les militaires français sont également accusés d'avoir participé à la formation des milices interahamwe, puis contribué à l'établissement des listes de Tutsis, et participé à la ségrégation ethnique, notamment lors de contrôles d'identité sur les barrages. Des faits de viols et de mauvais traitements sont aussi avancés. En conclusion : la France savait qu'un génocide se préparait et elle aidait le gouvernement d'Habyarimana à le mettre en œuvre.
Plainte contre l'Etat français
Plus graves sont encore les accusations sur l'implication directe de la France. Le rapport dénonce l'appui militaire des Français et les livraisons d'armes pendant le génocide, puis s'attache au rôle de l'opération Turquoise. Selon le rapport, des militaires français auraient participé aux assassinats de Tutsis, notamment à Gikongoro, l'un des QG de l'opération militaro-humanitaire.
Enfin, selon les Rwandais, la France aurait continué à appuyer les pontes du régime génocidaire en exil en République démocratique du Congo avec, entre autres, de nouvelles livraisons d'armes. En conclusion la commission recommande au gouvernement rwandais de porter plainte contre l'Etat français devant les instances judiciaires internationales : le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).
Tharcisse Karugarama, Ministre rwandais de la Justice:
« Il sera souhaitable que les gens cités, s'il y a la preuve qu'ils ont participé au génocide, aux préparatifs, à l'exécution, soient traduits devant les instances judiciaires, que ce soit au Rwanda, en France ou au TPIR. »
A Paris, le ministère de la Défense a renvoyé à sa position exprimée dès le 9 février 2007 dans un communiqué, déniant « impartialité » et « légitimité » à la commission d'enquête rwandaise. « La France assume pleinement son action au Rwanda en 1994 et notamment celle de ses forces armées. Elle soutient sans réserve l'action de la justice pénale internationale et s'en remet à son appréciation conformément aux exigences légitimes de l'État de droit », déclarait à l'époque le ministère français dans ce communiqué.
Le génocide rwandais a fait, selon les Nations unies, environ 800 000 morts, parmi la minorité tutsie et les Hutus modérés. Kigali a rompu fin novembre 2006 ses relations diplomatiques avec Paris après que le juge français Jean-Louis Bruguière eut réclamé des poursuites contre le président Kagamé pour sa « participation présumée » à l'attentat contre l'avion de l'ex-président rwandais Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994, qui a précédé le déclenchement du génocide.
Silver- Nombre de messages : 2335
Date d'inscription : 04/06/2008
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